Le monument aux morts de Saint-Germier

Le monument aux morts de Saint-Germier à son emplacement initial.
Commémoration devant le Monuments aux morts (date non définie)

Chronique d’un monument et d’un devoir de mémoire commémoré chaque année

Le monument aux morts de Saint-Germier fut terminé le 17 février 1922, soit il y a 100 ans.

Les premiers monuments aux morts furent érigés après la guerre de 1870. À la suite de la première guerre mondiale et ses millions de morts, ce sont plus de 35 000 monuments aux morts qui furent érigés en France, soit presque dans toutes les communes. Ces monuments dédiés à ceux qui ont combattu et succombé pour la France, rendent hommage aux soldats et aussi aux chefs.

La loi du 25 octobre 1919 dans son article 5 indique que : « des subventions seront accordées par l’état aux communes, en proportion de l’effort et des sacrifices qu’elles feront en vue de glorifier les héros morts pour la patrie ».

Le 6 octobre 1920, le maire de Saint-Germier demande une subvention[1] de 70 francs en indiquant, sans en donner les noms, que 18 habitants (nés ou résidents dans la commune) sont morts à la guerre.

Le 7 novembre 1920, durant la réunion du conseil municipal[2], le maire « expose à l’assemblée que dans le but de perpétuer la mémoire des héros de la commune morts pour la France, il conviendrait d’ériger un monument commémoratif ».

Une souscription faite dans le village produit 931 francs. Le maire propose de voter un crédit de 500 francs ce qui, avec la subvention de 70 francs demandée le 6 octobre, permettra de couvrir le prix proposé par Monsieur Jules Jeu, entrepreneur et sculpteur à Saint-Maixent, pour la réalisation de l’édifice. C’est ce même sculpteur qui est l’auteur des monuments aux morts des communes de Soudan et de Sepvret.

Le maire décide que le monument sera érigé dans le cimetière qui se trouvait alors proche de l’église (NDLR : l’emplacement du cimetière ayant changé depuis, ce dernier se trouvait à l’époque au niveau de la place de l’église actuelle).

Le 6 décembre 1920, le sculpteur Jules Jeu s’engage à « fournir à la commune de Saint-Germier un monument en pierre blanche avec plaque de marbre blanc, les noms compris pour le prix de 1500 francs, les dimensions fixées sur le modèle ».

Croquis du Monument aux morts établi par le sculpteur Jules Jeu et approuvé par le Préfet des Deux-Sèvres le 7 mars 1921

Le 7 décembre, le maire « certifie que sur le monument à élever aux enfants de la commune de Saint-Germier, le libellé des inscriptions comprendra exclusivement une liste de 18 noms avec le prénom et l’âge de ceux qui sont morts pour la France ». Il est à remarquer que le monument aux morts actuel comporte, en ce qui concerne la première guerre mondiale, 19 noms de soldats décédés au combat.

Le 2 février 1921, la demande du conseil municipal est envoyée au ministère de l’intérieur avec un avis favorable. Il y est mentionné que « le monument sera élevé dans le cimetière ce qui ne paraît soulever aucune objection, la petite commune de Saint-Germier n’ayant pas établi de tarif de concession ».

Le 22 février 1921, un décret du président de la République Alexandre Millerand approuve la décision du conseil municipal du 7 novembre 1920 de construire le monument aux morts.

Le 7 mars 1921, le plan du monument est approuvé par le préfet.

Le 17 avril 1922, le maire de la commune, assisté de MM Moreau, Poudret, Houmeau et Paillat, « conseillers municipaux délégués par le conseil municipal », en présence du sculpteur Jules Jeu, constatent que les travaux sont terminés et que le monument « satisfait aux conditions du devis et du traité ».

Le même jour, lors d’une séance extraordinaire du conseil municipal[3], le maire demande au préfet de débloquer les « fonds libres » de la commune afin de payer l’ensemble des travaux. Cette demande reçoit un avis favorable le 16 juin 1922.

Le 23 juin 1922, Baptiste Dupuis, conseiller municipal adjoint au maire, dépose 1045,50 francs à la perception, « montant de la souscription volontaire pour l’érection d’un monument aux morts pour la France », soit beaucoup plus que le montant annoncé le 7 novembre 1920.

Par la suite, des grilles de protection furent érigées comme on peut le voir sur la photo plus haut.

Le monument aux morts se trouvait alors au carrefour du chemin vicinal N°6 (actuellement rue de l’église) et du chemin départemental N°521 (actuellement route de Ménigoute). À la fin des années 50, un projet d’aménagement du carrefour qui « fera disparaître les restes assez disgracieux de l’ancien cimetière et facilitera particulièrement la circulation des voitures se dirigeant vers le chef-lieu de canton » est voté par le conseil municipal et le monument aux morts déplacé vers son emplacement actuel.

Sources :

  • Extraits des archives départementales des Deux-Sèvres 2 O 2173
  • Archives communales
  • Photo fournie gracieusement par Joël Chauvineau, fils de feu Edith Chauvineau (née Guerin) native de Saint-Germier

[1]Demande au titre de l’article 81 de la loi de finances du 31 juillet 1920.

[2]Étaient présents MM Artault, maire, Moreau, adjoint, Dupuy, Ecale, Poudret, Pichaud, Paillat, Fournier, Mercier, Houmeau, Brault. Absent Mr Gault.

[3]Étaient présents MM Artault, maire, Moreau, adjoint, Baptiste Dupuy, Ecale, Pichaud, Fournier, Houmeau, Brault, Paillat, . Absent MM Gault. Mercier et Poudret.

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